On n ‘attrape pas des mouches avec du vinaigre. Et en la matière, les écologistes ont l’art et la manière d’asperger tout au vinaigre. Après le refus des écologistes de Rennes d’accueillir le départ du Tour de France 2021, voici le nouveau maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, qui adresse un message de bienvenue à la Grande Boucle, qui fait étape samedi à Lyon “ Le Tour de France véhicule une image machiste et polluante”.
Et le nouvel élu de regretter qu’il n’y ait pas d’épreuves équivalente pour les femmes. On lui rappellera juste que la grande boucle féminine s’est déroulée, sous différentes appellations, pendant près de 20 ans et qu’elle a été remportée à 3 reprises par l’une des sportives les plus populaires de notre pays, hommes et femmes confondues : Jeannie Longo. Et que le premier Tour de France féminin a été couru en 1955 ! Certes, il a raison au regard des péripéties qui ont émaillé ces Tours de France féminins mais parler de machisme relève de la caricature.
Quant à la pollution générée, notamment par les véhicules suiveurs, il faudrait faire la liste exhaustive de l’empreinte carbone de chaque événement sportif, à commencer par le football, dont Lyon est un club phare, les déplacements en avion des joueurs sur une saison, toutes compétitions confondues, l’entretien des stades et la bétonisation qu’ils génèrent … On pourrait y passer des journées entières et en arriver à la conclusion que seule la marche à pied ou l’escalade ne polluent pas … et encore, quand on voit la poubelle qu’est devenu l’Everest, finalement, seule la lecture au coin du feu face au lac Majeur peut rester acceptable !
Pardon de pousser le bouchon si loin mais avouez quand même que, pour faire aimer l’écologie, entraîner les citoyens vers des comportements plus vertueux, auxquels ils aspirent confusément, sans trop d’avoir par où commencer, on pouvait rêver mieux que de s’attaquer à l’épreuve populaire par excellence, celle qui fait communier un pays entier sur les pentes des cols pyrénéens ou à l’arrivée du Mont Ventoux. Populaire n’est pas un mot sale, réservés aux ignorants et aux idiots qui ne comprendraient rien à rien. Nous avons besoin de rituels collectifs, de moments de liesses partagées, de joies, d’émotions et le Tour, avec ses défauts, ses imperfections, est l’un de ces moments. S’attaquer avec cette forme d’arrogance, qui a souvent caractérisé l’écologie politique en France, est non seulement maladroit mais contre productif. Il eut été plus malin, humain et bien éduqué, surtout, d’émettre des réserves et de travailler à un partenariat intelligent plutôt que de jouer la provocation bébête qui fait reculer, ou en tout cas, ne peut pas faire avancer une cause aussi fondamentale.
Provoquer n’est pas gouverner et révolutionner un pays ne signifie pas le choquer, le heurter, le prendre systématiquement à rebrousse-poil. Les Verts devraient être attentifs à la réalité de leur poids électoral : quelques grosses villes gagnées, dans un océan de villes qui ne sont pas prêtes à se livrer à ces diktats au nom de la planète en danger. Faire de la politique signifie d’abord entraîner une large majorité vers une vie de progrès et de bien être partagé pour chacune et chacun. Et certainement pas dynamiter à chaque phrase le débat avec une vision souvent plus idéologique que pragmatique. On ne peut pas avoir raison tout seul. Et les élus verts devraient s’en souvenir pour les régionales les départementales et la présidentielle à venir.
Cet article a 2 commentaires
Se recommander de l’écologie n’est pas forcément signe de bon sens; un certain nombre de citoyens risquent d’en faire la (malheureuse) expérience, après avoir élu tel ou telle « maire » dit(e) écologiste. Mais il en est de même de tous les partis, et surtout de tous les maires élus, souvent plus sur leur bonne mine que sur leurs compétences réelles.
Ping : Sapin de Noël, Tour de France, police de Vichy : le festival des écolos - Nos Lendemains